Bibliographie
Colloque international de linguistique contrastive
Linguistique contrastive : bilan et perspectives en 2021.
Colloque en l’honneur et en présence de Jacqueline Guillemin-Flescher.
10 et 11 juin 2021
Lieu : Université Paris-Est Créteil
Colloque co-organisé par l’Université Paris-Est Créteil (Françoise Doro-Mégy, Laboratoire IMAGER, équipe
IDEAL) et l’Université Paris Nanterre (Agnès Leroux, Laboratoire CREA, équipe GREG).
Ce colloque propose de faire un état des lieux de la linguistique contrastive en 2021 en rendant hommage à la
contribution majeure de Jacqueline Guillemin-Flescher dans ce domaine.
Etudier la relation entre les langues a toujours constitué un enjeu majeur pour les linguistes, traductologues,
théologiens et littéraires. Dans l’article « Théoriser la traduction », J. Guillemin-Flescher (2003) présente la
spécificité des méthodes, objets et finalités des différentes approches, tout en montrant en quoi la linguistique a sa
place dans l’évolution de la traductologie.
La perspective diachronique comparatiste a progressivement laissé place à l’étude de la traduction comme objet
scientifique d’accès à l’activité de langage. J. Guillemin-Flescher, à l’origine de la branche énonciative de la
linguistique contrastive, utilise un ensemble de textes traduits pour « déterminer de façon objective les normes
intériorisées qui conditionnent le texte cible » (Guillemin-Flescher 2003 : 12). Il a souvent été reproché à cette
approche d’ignorer la dimension interculturelle de la traduction : « (...) la traduction ne saurait relever de la seule
linguistique, dans la mesure où c’est aussi une modalité de communication interculturelle, avec tout ce que cela
implique, bien au-delà des formes linguistiques dont elle part, et dans la mesure où elle renvoie à tout un travail
psycho-cognitif qui sous-tend le transfert interlinguistique. » (Ladmiral, 2006 : 8). Or opposer traductologie et
linguistique contrastive équivaut à ne pas tenir compte de leurs particularités respectives (objets de recherche,
méthodologies, par exemple). Les résultats obtenus en linguistique contrastive contribuent à enrichir la pratique des
traducteurs et parallèlement, les phénomènes mis en évidence par les traductologues élargissent la vision parfois
restreinte des linguistes sur le processus de traduction.
J. Guillemin-Flescher a formé, en France et en Europe, nombre de contrastivistes dont les travaux portent sur les
« schémas discursifs intériorisés (...) qui diffèrent d’une langue à l’autre. » (Guillemin-Flescher, 19961). Comme le
rappelle Maryvonne Boisseau (20162) ces schémas interrogent la place du style dans l’analyse linguistique, autre
point de divergence entre traductologues et linguistes contrastivistes. J. Guillemin-Flescher exclut le paramètre du
style de ses analyses dans la mesure où elle considère que tout effet de style est conditionné par la grammaire et fait
partie intégrante du langage. Les linguistes contrastivistes, outre le travail sur la traduction, cherchent à définir une
théorie généralisante sur le langage et à dégager des opérations langagières à l’œuvre dans le discours.
Ainsi la linguistique contrastive est devenue une méthode reconnue de comparaison des langues sources et cibles
jusqu’à faire son entrée dans les concours de recrutement des enseignants. Le rapport de jury du CAPES rénové de
2014 (anglais) stipule qu’« il s’agit (...) d’apprécier la capacité du candidat à transmettre les connaissances et
compétences qui sous-tendent la réflexion dans le passage d’une langue à l’autre à travers son maniement des formes
et ressources des deux langues dans un contexte d’utilisation donné. » De plus, en 2019, les Instructions Officielles
pour l’enseignement de l’anglais en classe de seconde mentionnent explicitement le recours à la linguistique
contrastive :
L’élève est conduit à mobiliser ses connaissances de la langue française et des autres langues afin de mieux
saisir la différence ou la proximité avec la langue étudiée. La comparaison entre les langues et leurs systèmes
respectifs favorise une approche plurilingue de l’apprentissage.
1 Guillemin-Flescher, J., (1996), « La traduction humaine : contraintes et corpus » in Revue française de linguistique appliquée, Pub.
Linguistique.
2 Boisseau M. (2016), « Lire et relire Jacqueline Guillemin-Flescher » in Linguistique et traductologie : les enjeux d’une relation
complexe. Artois Presses Université.
2
Ce colloque, ouvert à toutes les langues, propose de réunir des communications qui répondraient, par exemple, aux
questions suivantes :
– Quelle est la place de la linguistique contrastive dans la linguistique générale au niveau national et
international en 2021 ? Quelle évolution depuis le milieu du 20ème siècle ?
– Dans quelle mesure la linguistique contrastive serait-elle une linguistique appliquée ?
– La terminologie souvent multiple pour désigner l’étude des contrastes des systèmes linguistiques
(linguistique comparée, traductologie, pragmatique contrastive, sémantique contrastive) ne trahit-elle pas
une difficulté à délimiter ce qui définit en pratique la linguistique contrastive ?
– En quoi se distingue-t-elle de la grammaire comparée ?
– Quelle est la place des corpus numériques ?
– Quel est le lien entre la linguistique contrastive appliquée aux concours et celle pratiquée en recherche ?
– Quel est le niveau d’expertise du chercheur dans sa langue première ? La formation unilingue en langue
étrangère pose-t-elle problème ?
– Quelle est la place de la linguistique contrastive dans la formation des (futurs) enseignants de langue
étrangère du secondaire ?
Conférencières :
– Jacqueline Guillemin Flescher, Professeur Émérite, Université de Paris.
– Raluca Nita, MCF, Université de Poitiers.
Comité d’organisation :
Françoise Doro-Mégy (Université Paris-Est Créteil)
Agnès Leroux (Université Paris-Nanterre)
Comité scientifique
Maryvonne Boisseau (Université de Strasbourg)
Valérie Bourdier (Université Paris-Est Créteil)
Agnès Celle (Université de Paris)
Catherine Chauvin (Université de Lorraine, Nancy)
Hélène Chuquet (Pr. Ém., Université de Poitiers)
Lucie Gournay (Université Paris-Est Créteil)
Daniel Henkel (Université Paris 8)
Laure Lansari (Université de Paris)
Rudy Loock (Université de Lille)
Raluca Nita (Université de Poitiers)
Olivier Polge (Université de Limoges)
Bruno Poncharal (Université Sorbonne Nouvelle,
Paris 3)
Jean Szlamowicz (Université de Bourgogne)
Henri Wyld (Université de Cergy-Pontoise)
Modalités pratiques :
Langues des résumés et des communications : français ou anglais
Longueur des résumés : 300 à 400 mots
A déposer ici : lien pour le dépôt des résumés et propositions de communication.
Durée des communications : 20 minutes de présentation suivies de 10 minutes de discussion
Calendrier :
– Date limite de soumission : 30 janvier 2021
– Date d’envoi de la réponse d’acceptation : 15 mars 2021
Contacts :
Françoise Doro-Mégy : francoise.doro-megy@u-pec.fr
Agnès Leroux : agleroux@parisnanterre.fr